LittératureJe voudrais aujourd’hui écrire de beaux versAinsi que j’en lisais quand j’étais à l’écoleÇa me mettait parfois les rêves à l’enversIl est possible aussi que je sois un peu folleMais compter tous ces mots accoupler ces syllabesMe paraît un travail fastidieux de fourmiJ’y perdrais mon latin mon chinois mon arabeEt même le sommeil mon serviable amiJ’écrirai donc comme je parle et puis tant pisSi quelque grammairien surgi de sa pénombreVoulait me condamner avec hargne et dépitIl est une autre science où je puis le confondre.Robert DESNOS, Destinée arbitraire (1975)